Il m'est difficile de parler de ces choses, et je suis encore en train de les comprendre, mais l'écriture est thérapeutique pour moi et j'écris avec plus de concentration quand je pense que quelqu'un va le lire. Et j'ai pensé que ce serait bien de tout mettre à plat. Peut-être que je ne le posterai pas, qui sait.

On m'a diagnostiqué un trouble dissociatif non spécifié il y a quelques mois, mais je commence à peine à comprendre ce qui m'arrive. J'ai été très sceptique à l'égard de tout cela, même lorsque j'ai eu des preuves assez claires qui me regardaient en face.

Je ne me considère pas comme un système, et même si je dis que je n'ai pas d'alters, j'ai eu des expériences d'altération d'identité assez intenses qui se situent à la limite. Cela n'arrive pas souvent, mais quand c'est le cas, c'est terrifiant. La pire fois, j'étais allongée avec mon conjoint, et ils avaient leurs mains sur mon cou (comme s'ils s'y reposaient). Je ne sais pas vraiment comment cela s'est produit, parce que je me souviens déjà que je n'étais pas moi, paralysée, terrifiée, et que je n'avais aucune idée de l'identité de mon conjoint. J'étais juste une fille avec les mains d'un inconnu sur mon cou. À ce moment-là, une autre partie de moi, avec laquelle j'avais déjà eu des contacts et que je n'aimais pas vraiment, a commencé à lui parler, à lui dire que mon conjoint était en sécurité, que tout allait bien, qu'il n'y avait pas de raison d'avoir peur. Je ne sais pas combien de temps je suis restée figée ainsi, mais tôt ou tard, je suis revenue, et je me souviens qu'elles ont toutes deux remarqué mon retour. Et puis je suis redevenu moi-même et c'est tout.

La transition m'a donné l'impression d'être deux personnes différentes qui s'échangent leurs places. La version masculine de moi usurpée par la version actuelle. Nous en avons parlé ensemble il y a longtemps, mais à l'époque, j'étais tellement défoncé tout le temps que me parler à moi-même n'était pas vraiment une raison de s'alarmer. (Je suis sobre depuis 6 mois, Dieu merci).

Mais tous ces changements ne se produisent pas souvent. La plupart du temps, ce que j'obtiens, ce sont des cris ou des pleurs intérieurs, des impulsions à me faire du mal, des jugements, de vagues sentiments non verbaux, ce genre de choses. Mon thérapeute veut que je travaille à communiquer avec mes parties, mais c'est assez difficile de communiquer avec quelque chose d'aussi... flou.

Souvent, j'ai l'impression de me réveiller alors que je n'ai pas dormi, si cela a un sens. Par exemple, je suis en train de marcher quelque part et je reviens soudain à moi et me sens complètement perdue, même sur un chemin que j'ai emprunté des centaines de fois. Ou bien je réalise soudain que je suis tout émotif alors qu'il ne s'est rien passé et que je n'ai pas réalisé qu'il y avait quelque chose à venir. Et ma mémoire est foutue, même si j'ai toujours mis ça sur le compte de ma phase de défonce. 

J'ai de plus en plus de mal à rester calme. Je me retrouve submergée, paniquée, désordonnée, même au travail où j'avais l'habitude de rester calme. Cela me fait peur ; je ne peux pas me permettre de paniquer au travail. Mon travail dépend de ma capacité à gérer des situations de haute pression et si les gens me voyaient m'effondrer simplement en essayant de lire des e-mails... mais laisser tomber n'est plus une option.

J'ai eu une grosse crise pendant les vacances, c'est ce qui m'a poussé à parler à quelqu'un en premier lieu, et c'est ainsi que j'ai appris que j'avais ce problème de dissociation. C'est ce qui m'a le plus motivé à travailler sur ce sujet, je dois anticiper ma prochaine dépression. Je sais que si je ne le fais pas, un jour ou l'autre, la situation deviendra suffisamment grave pour qu'il n'y ait plus de dépression. Et je ne peux pas faire ça à ma famille.

Je ne sais pas si je suis vraiment au bon endroit puisque je n'ai pas de DID à proprement parler, mais le fait d'écrire cela m'a au moins aidé, et certains de vos articles wiki ont été très instructifs. J'apprécie d'avoir un endroit où déposer tout cela.

- Sari